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Films sur Bernard Villers

Bernard Villers de Lionel O. Dutrieux (2016)

DVDVILLERSAFFB1-miniCe documentaire, réalisé par Lionel Dutrieux en 2016, présente l’oeuvre de l’artiste peintre, sérigraphe et éditeur belge Bernard Villers. L’artiste joue sur les attentes du visiteur, ou du lecteur, en proposant un travail strict où les objets sont débarrassés de leur charge superflue. « Ce que je cherche, c’est l’économie de travail : faire le moins possible. Mais c’est, aussi, faire un maximum avec le moins possible. » Couleurs pures et formes géométriques rythment des réflexions autour de la matière et du support, mais aussi du recto verso, de l’ombre ou de la transparence. Parallèlement à ses peintures et à ses installations, Bernard Villers a déjà créé et publié plus de 150 livres, brochures et dépliants. Le film accompagne l’artiste dans son atelier, à Bruxelles, et lors d’expositions, lui laissant le soin d’expliquer lui-même sa recherche artistique.”

This documentary, directed by Lionel Dutrieux, presents the work of the Belgian painter, screen printer and publisher Bernard Villers. The artist plays on the expectations of the visitor, or reader, by offering a rigid work where objects are unburdened of their superfluous load. “What I’m looking for is to be labor saving: to do as little as possible. But also to do the maximum with the least possible.” Pure colors and geometric shapes punctuate reflections on materials and media, but also on double-siding, shadow or transparency. Alongside his paintings and installations, Bernard Villers has already created and published over 150 books, brochures and pamphlets. The film accompanies the artist in his workshop, in Brussels, and during exhibitions, allowing him to explain in his own words his artistic research.

Réalisation : Lionel Orient Dutrieux; Son : Philippe Fontaine, Roxane Brunet; Montage : Lionel Orient Dutrieux; Photographies : Étienne Bernard, Peter Cox, Daniel Dutrieux, Vincent Everarts, Étienne Ficheroulle, Pierre Houcmant, Pierre Kluyskens, Daniel Locus, Léopold Oosterlynck, Luc Schrobiltgen, Vincent Everarts; Étalonnage : Lucien Keller (Cobalt Films); Montage son : Philippe Fontaine; Mixage : Philippe Fontaine (Studio Piste Rouge); Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

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“Bernard Villers” (Film) est disponible en DVD :
DVD (€9,00 TTC + €3,00 de frais d’envois)

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Répliques de Violaine de Villers (2015)

Musée royal de Mariemont un court métrage de Violaine de Villers HDCam – 7min 12sec – 2015
Violaine de Villers – Image et Son / Graham K. Riach – Musique/
Paul Jules Smith – Montage / Benoît Bruwier – Mixage

Filigranes de Violaine de Villers (2004)

Quand j’ouvre un livre de Bernard Villers, la mise en pages malicieuse m’amuse et me séduit immédiatement. Cousin/cousine, je ne me lasse pas de ces jeux. Je prends plaisir à découvrir la logique de construction du livre, les règles que Bernard a adoptées et les surprises qu’elles réservent. Voici ces livres presque tous rassemblés, exposés à Limoges par le Centre Des Livres d’Artistes. Une aubaine pour un film – qui se veut – complice. Je propose un trajet parmi ceux-ci et mets en scène Bernard en proie à sa passion d’artiste. Je provoque ses commentaires et ceux de son ami Didier Mathieu, directeur du CDLA, Saint-Yrieix-La-Perche. Le livre fermé s’ouvre entre leurs mains. Les doigts tournent les pages, parcourent les livres. La caméra capte au tournant des pages un mouvement de lumière, de couleur. Au mur, des installations simples, évoquant en résonance des jeux d’optique, laissent deviner la démarche de l’artiste. Tout comme en filigrane des pages du livre se révèle souvent son secret de fabrication.
Scénario et réalisation de Violaine de Villers Autoproduction, DVCam – 21 min 30 sec – 2004

Pierres qui roulent de Violaine de Villers (2010)

Des feuilles de papier, blanches, sont posées au sol. Bernard Villers trempe dans la couleur des galets, des pierres plus ou moins rondes et de tailles diverses puis les fait rouler sur les feuilles. Les cailloux n’obéissent qu’imparfaitement aux commandes de l’artiste. Elles font même des parcours très imprévus, voire surprenants. C’est à prendre ou à laisser.
Réalisation de Violaine de Villers Autoproduction, DVCam – 7 min 30 sec – 2010
Disponible en DVD.

Filigranes et Pierres qui roulent sont disponibles en DVD.

Parlons couleurs de Violaine de Villers

Un cours est un discours. Une transmission de savoir. Pour être passionnant et nourrissant, il est rarement narratif. La cinéaste lui a rendu cette fonction en le faisant raconter par une étudiante. Entre la parole de l’enseignant et ce que nous voyons et entendons se met en place l’histoire des recherches et des tâtonnements de l’élève. Elle récite et hésite tournant les pages de son classeur comme les séquences d’un récit dont les personnages ne sont plus que des rectangles, des languettes de couleur. Mais les couleurs deviennent vivantes. Elle doit les convoquer, les présenter, les faire connaître. Parfois, elles lui résistent, se rebellent, ne veulent pas entrer dans la bonne marche d’un déroulement sans heurt et rebondissement. Le scénario est relancé par un questionneur qui remet la parole en route et les couleurs en action, comme Gérard Depardieu dans Le camion relançait les futurs antérieurs et les conditionnels de Duras, ramifications de tous les possibles : est-ce que les travaux de la studieuse raconteuse vont conforter les injonctions professorales ou va-t-on assister à la résistance d’un nuancier, au combat du bleu et du rouge ou à l’alliance du vert et du jaune. Les couleurs ne sont plus seulement des échantillons figés, sagement alignés dans un cahier, mais des matières animées d’une existence propre qui prennent le pouvoir. [Texte de Jacqueline Aubenas]

Mirage de Violaine de Villers

Un cours est un monologue. Plus théâtral que cinématographique. Violaine de Villers va jouer avec austérité de l’échelle des plans, du montage, du champ/contre champ, bref d’un langage sur un langage pour qu’une parole devienne film. Il y a d’abord la mise en place d’un double regard. Le nôtre, regardeur de la vidéo, réceptionnaire apparent du discours, vite rappelé au rôle secondaire de doublure du vrai public, celui qui est dans la salle de conférence, auditoire attentif et présent qui interpelle et réagit, réactivé par la mise en place du contre champ. Roland Jadinon, lui, va livrer dans la proximité de son visage le plaisir de développer une pensée, de se surprendre lui-même, de partager ses découvertes, de guetter aux réactions de ses écouteurs l’intérêt qu’ils prennent à ce qu’il développe. Autour de lui se met en place un espace qui s’étend progressivement. Ouvert par un gros plan, la tête d’un homme qui avoue sa perplexité et son ignorance, il va gagner peu à peu son territoire professoral avec tous les accessoires d’une démonstration, chevalet, panneaux, cartes. Comme son cours prend de l’assurance, son lieu s’agrandit, ses gestes se déploient comme ses assertions. Les couleurs, elles se font tableaux, surface, compositions de plus en plus complexes. Il va les chercher dans une farde cartonnée pour les présenter comme des protagonistes complices, des partenaires qui renvoient bien la réplique. Certaines de ses compositions/propositions s’ouvrent sur le principe même du cinéma, la persistance rétinienne. Heureuse conjonction, où les couleurs qui se succèdent comme les images créent le leurre d’une réalité qui n’est autre que celle que notre vision a recomposée. Comme un enquêteur qui cherche des preuves – et les bleus, les rouges et les autres lui livrent des indices – ou un chercheur qui vérifie ses postulats, il devient non plus une personne mais un personnage qui a maîtrisé la mystérieuse évidence des couleurs. [Texte de Jacqueline Aubenas]

La conjuration des couleurs de Violaine de Villers

Une galerie peut se transformer en scène où l’artiste devient acteur de lui-même. Propose un one man show. Improvise son scénario. Fait une autofiction. Se transforme en magicien : le vert peut être une forme, une couleur se déplacer sur des roulettes, un texte devenir image, un tableau en cacher un autre. Un huis clos où, entouré de ses créations/créatures, il les appelle, les explique, les aime un peu ou beaucoup, reprenant le principe du monologue du théâtre classique où le héros nous fait entrer dans son univers émotionnel. Les gestes-cinéma de Violaine de Villers sont ici plus libres. Le dispositif s’ouvre, abandonnant l’immobilité de la conteuse assise, l’espace professoral conventionnel pour offrir un intérieur/extérieur et des couleurs qui se transforment en objets, cessent d’être des aplats et des surfaces pour gagner en volume, devenir des œuvres. La parole s’appuie toujours sur une réflexion, n’élude pas la référence ou la pensée théorique, mais cette parole est postérieure au travail de l’atelier, lieu de la transformation d’une intuition en œuvre. Ici nous sommes dans l’après : la couleur est devenu travail, a été soumise à un imaginaire créateur qui s’est servi d’elle. La caméra va suivre le parcours/discours de l’artiste comme dans une scène de fiction où on filme une action. Bernard Villers circule, commente, sélectionne un travail comme un prestidigitateur fait sortir un lapin de son chapeau. Aussi est-il pris dans un cadre qui suit ses arpentages et ses actions avec un souci fictionnel de découvrir ou de cacher, d’étendre le champ, de donner sa place au lieu, d’isoler un geste, le corps ou le visage de l’artiste. [Texte de Jacqueline Aubenas]

L’expérience de la couleur

A Lille, s’est tenu en 2006, un colloque confrontant l’entrecroisement de pensées scientifiques, philosophiques et artistiques autour de « l’inépuisable étonnement philosophique devant les phénomènes colorés » que Goethe explore dans son Traité des Couleurs.
Convoquant toutes sortes de champs du savoir (philosophie, mathématique, technique, physiologie, pathologie, histoire naturelle, physique générale, acoustique et linguistique) ce livre multimédia composé à la fois d’écrits, d’images et de films, s’attache à capter sur le vif la poïétique d’artistes émerveillés par les subtilités de la lumière.

Ce coffret comprend un livre et un DVD avec 3 films de Violaine de Villers.