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“Half en Half”, sous ce titre se cache une exposition. Elle présente conjointement les travaux de Bernard Villers et de Pierre Toby à la Maison de la Culture de Namur, du 13 mars au 21 avril 2010. L’expo est accessible gratuitement tous les jours de 14 à 18 heures. Parallèle à cette première présentation, chacun des deux artistes dispose d’un espace plus personnel à l’étage.

«Nommé d’après un apéritif bruxellois, moitié champagne, moitié vin blanc, le titre de l’exposition résume bien l’entreprise: deux artistes qui présentent leur travail, additionnent leur talent et font dialoguer leurs oeuvres respectives, explique-t-on au service culturel de la Province de Namur. Pierre Toby et Bernard Villers présentent chacun des verres. Au sol, pour le premier, aux cimaises pour le second. Avec ses peintures sur miroir, Bernard Villers s’intéresse au phénomène d’interférence. Celles de Pierre Toby développent les possibilités de déplacement au sein de l’espace dans lesquelles elles se trouvent. Le travail de l’un comme de l’autre trouve une nouvelle dimension dans cette interaction. Perre Toby présente des pièces réalisées par rap[…] Placées sur des lattes de bois peintes en noir et fixées au mur à environ 1 m 50 de hauteur ou au niveau du sol, ses peintures remettent en perspective l’espace d’exposition. “Il y a une forme d’accumulation qui tient compte de la réalité d’un lieu, du corps, de la grandeur de la pièce, de son échelle et de son placement” précise-t-il. Son travail s’inscrit dans un processus évolutif qui laisse la porte ouverte au hasard et à l’inattendu. En témoigne, l’utilisation d’un support singulier, le verre, au verso duquel Pierre Toby pose une couche de couleur. En retounant celui-ci, l’artiste “réceptionne” la teinte donnée. Ce procédé implique un total abandon de la part de l’artiste qui évite de se laisser guider visuellement par la peinture. Ainsi, l’exposition invite à la découverte d’une palette aux noms souvent étonnants: jaune de Cadmium foncé, rose de Rowney, vert de Chromite de Cobalt…

Que ce soit dans ses publications où il remet en question le statut de l’objet-livre ou dans ses installations plus plastiques, Bernard Villers aime expérimenter la peinture. Venu à celle-ci par la littérature, son travail repousse sans cesse la frontière entre les deux disciplines en explorant les couleurs, les supports, leurs formes ou formats. Les oeuvres qu’il présente à la Maison de la Culture de la Province de Namur consistent en des aplats de couleur sur papier ou toile, marouflé sur bois. Les peintures de Bernard Villers n’ont pas l’allure sage et tranquille que l’on trouve généralement aux monochromes. Au contraire, elles créent un certain malaise. À y regarder de plus près, on constate que ses tableaux décrochent légèrement par rapport au mur. En modifiant leur forme (ce sont des trapèzes-rectangles au lieu des traditionnels parallélogrammes), Bernard Villers dote ses peintures d’une ambigüité. Avec humour et poésie, l’artiste joue sur les attentes du visiteur, l’invitant à un regard différent.

V.M.

Article publié dans 7 Dimanche du 14 mars 2010.

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